Londres en version pro

Je n'avais jamais pris conscience du rapport qu'il pouvait y avoir entre guerre et jeunesse. Pourtant, il semble bien en exister un. Récemment, ma direction m'a en effet envoyé à Londres pour assister à un meeting absolument captivant. Il était consacré aux tensions dans le monde et mettait en évidence le fait que le terrorisme, plus qu'un problème de culture, était une simple question de démographie. La répartition démographique suffisait à expliquer l'instabilité dans certaines zones du monde. Le problème résiderait tout simplement dans la jeunesse en surnombre. En effet, une population connaissant une croissance rapide se définit par un accroissement décisif du pourcentage de jeunes dans celle-ci. Or, ce trop-plein de jeunesse est le premier domino d'une chaîne conduisant au désastre. Parce que lorsque les jeunes deviennent trop nombreux, ils se retrouvent lésés. Leurs chances de trouver un travail sont par exemple plus faibles. Il n'y a encore pas si longtemps, beaucoup d'entre eux seraient évidemment morts avant trois ans. Néanmoins, comme le taux de mortalité infantile a reculé, ils atteignent la majorité, et cette poussée brutale du nombre de jeunes cause une explosion très prévisible du chômage des jeunes. Le taux de chômage est ainsi en général dans les pays en développement trois fois plus fort chez les jeunes que chez les autres. La précarité économique des garçons affaiblit en sus leur position pour un futur mariage. Cette situation, toxique si une idéologie radicale fait son apparition dans le paysage, fait qu'un excédent de jeunes peut vite engendrer un risque majeur pour la région à forte démographie. Il est à noter qu'à l'échelle planétaire, la transition démographique fait son oeuvre, ce qui est un pas dans le bon sens. En revanche, la mauvaise nouvelle est l'excédent de jeunes que comptent encore pas mal de pays. Ces Etats continueront encore pendant quelque temps à être des points de conflits géopolitiques : le Congo, l'Iran, l‘Irak, le Pakistan, la Palestine, l‘Afghanistan, etc. Cette explication critiquait l'idée qui voudrait que certaines civilisations soient plus violentes que d'autres. En réalité, l'occident s'est retrouvé à un moment de son histoire dans la même situation, juste avant sa transition démographique. Une fois n'est pas coutume, j'aimerais remercier l'agence qui a organisé ce meeting. J'ai particulièrement apprécié leur attention du détail, qui est loin d'être systématique dans ce type d'événement. Pour en savoir plus, je vous recommande la lecture du site internet sur ce séminaire entreprise à Londres qui est très bien fait sur ce thème.